Plaques d’immatriculation numériques : qu’est-ce que c’est ?

Plaques d’immatriculation numériques : qu’est-ce que c’est ?

Vous n’avez sans doute jamais entendu parler de “plaques d’immatriculation numériques”. Et pour cause, c’est une innovation encore confidentielle – pour l’instant cantonnée à des tests isolés. Le dispositif a notamment été essayé en Californie et à Dubaï. Mais si l’innovation se développe, il se pourrait bien à ce qu’elle vienne remplacer nos bonnes vieilles plaques minéralogiques et révolutionner la manière dont on identifie nos véhicules…

Une plaque d’immatriculation numérique : c’est quoi ?

Une plaque d’immatriculation numérique est tout simplement un écran du même format que sa grande soeur en métal. Il ne faut pas la confondre avec les plaques d’immatriculation en ligne qui sont des plaques classiques achetées sur internet, comme désormais les cartes grises. L’intérêt d’un écran est de pouvoir afficher toute sorte d’informations utiles – parfois même autres que le numéro d’immatriculation !

Parmi les pistes d’exploitation :

  • Afficher des informations relatives à l’assurance
  • Afficher une indication lorsque le contrôle technique est dépassé
  • Indiquer si le véhicule est volé
  • Indiquer si vous avez le droit à certains types de stationnement (handicapés, notamment)

Toutes ses informations n’arrangent pas les automobilistes. On pense notamment à la date de validité du contrôle technique : il sera en effet bien plus facile de se voir contrôler avec une plaque qui indique clairement que son contrôle technique est dépassé de quelques jours.

Plus sympa pour les automobilistes : la possibilité de communiquer des informations relatives à la circulation directement sur les plaques. On peut imaginer des informations du même type que sur les panneaux d’affichage des autoroutes, pour prévenir d’un accident ou de bouchons.

Également, les plaques d’immatriculation pourront servir à communiquer autour d’une alerte enlèvement.

Les plaques d’immatriculation numériques deviennent donc bien plus que des plaques classiques : elles se présentent comme un véritable support de communication.

Mais c’est aussi bien plus qu’un écran…

Les plaques testées à Dubaï intègrent également un GPS et un émetteur. Ces deux dispositifs permettent d’une part de localiser le véhicule et d’autre part d’alerter les secours en cas d’accident.

Le capteur GPS ouvre un champ des possibles immense en ce qui concerne la gestion de la circulation. Les plaques numériques adoptées à grande échelle permettraient effectivement de localiser tous les véhicules en temps réel. Une masse de données énormes qui permettraient de fluidifier la circulation, repérer les points de friction et améliorer les infrastructures routières.

Pour autant, ce capteur GPS pose également des questions de confidentialité. Il est en effet sensible de pouvoir contrôler la position de tous les véhicules en temps réel. La question est de savoir qui accède à ses données, comment, combien de temps elles sont conservées et surtout comment elles sont sécurisées.

A Dubaï également, les plaques sont équipées d’un émetteur permettant d’alerter les secours en cas d’accident. Ici, le bénéfice paraît évident : il ne se passera que quelques secondes entre le moment où l’accident a lieu et l’alerte des secours. Une réactivité qui peut être vitale dans le cas de certains accidents.

Des tests réalisés en Californie

Le dispositif est également testée dans l’État américain à la pointe de l’innovation : la Californie. Sur une flotte limitée de véhicule (0,5 % des véhicules en circulation) , le test a commencé en 2013.

L’affichage d’informations relatives à l’assurance est testée. Appliquée à grande échelle, la plaque d’immatriculation numérique permettrait à l’État américain d’économiser 20 millions de dollars de frais d’envoi de vignettes. Plutôt que de traiter ces demandes par courrier, il suffirait simplement de mettre à jour les informations sur l’écran.

Cette mise à jour d’informations est gérée par un organisme d’État. Mais elle pose une question de sécurité : comment verrouiller la plaque pour ne pas laisser tout le monde afficher les informations qu’il souhaite ? Il serait en effet facile de falsifier des informations concernant son assurance ou son contrôle technique pour quelques génies de l’informatique et de l’électronique.

Quels écrans ?

Les plaques minéralogiques sont visibles de loin et elles reflètent la lumière. C’est particulièrement stratégique de nuit et… pour les radars ! Une plaque doit en effet être visible et lisible pour pouvoir identifier un véhicule.

En remplaçant le métal par un écran, quelques questions se posent. Comment le rendre visible de nuit sans pour autant gêner la circulation avec une forte luminosité ? Faudra-t-il plutôt opter pour un écran à LED, type radio-réveil, qui n’affichera que des informations basiques ? Ou un écran LCD qui diffusera davantage de lumière – risquant de gêner les autres automobilistes ?

La technologie utilisée pour les tests réalisés en Californie est la même que celle des livres virtuels, autrement-dit, une technologie “d’encre électronique”. Ce type d’écrans est très pauvres en consommation d’énergie. Une fois l’information affichée, l’écran ne consomme plus rien. Un rétro-éclairage n’est également pas utile, les écrans exploitant cette technologie étant parfaitement lisible à la lumière ambiante.

Combien coûte une plaque numérique ?

L’entreprise qui a participé aux tests réalisés en Californie s’appelle Reviver Auto. Si les autorités américaines approuvent l’utilisation de ce type de plaque, les citoyens américains pourront s’en procurer au prix de 699 $. Une somme pour une plaque d’immatriculation !

Mais, bien sûr, la plaque numérique présente de nombreux avantages que la plaque minéralogique n’a pas. Même si les plaques d’immatriculation classiques coûtent moins chères, elles sont à usage unique : impossible d’afficher autre chose que le numéro d’immatriculation choisi lors de votre commande. Là où si vous vous procurez une plaque numérique, il vous est tout à fait possible de la transférer d’un véhicule à un autre et d’afficher un autre numéro d’immatriculation.

Quelle est la durée de vie du dispositif ?

La question de la durée de vie des plaques numériques et de leur maintenance peut se poser. Elles pourraient représenter un investissement non négligeable pour ceux qui choisissent de les utiliser. Mais encore faut-il qu’elles soient infaillibles et que leur durée de vie soit de plusieurs dizaines d’années pour qu’elles deviennent rentables.

Or, des interrogations subsistent. L’écran résistera-t-il aux projections de cailloux, graviers et autres projectiles ? Comment réagira-t-il aux différentes conditions météo : pluie, grêle, gel ? Et enfin, comment assurer leur remplacement en cas de collision ? Si une plaque numérique coûte plus cher qu’une plaque classique, ce remplacement sera-t-il pris en charge par l’assurance ? Dans tous les cas, veillez à restez conforme à la législation autrement, vous risquez des amendes qui sont désormais payables uniquement en ligne sur amendes.gouv.fr.

Même si les plaques numériques ouvrent un champ des possibles énorme, beaucoup d’interrogations subsistent dans leur utilisation.

Jérôme pasquelin - jeromeweb

Entrepreneur et Geek depuis plus de 20 ans.

Entrepreneur et Geek depuis plus de 20 ans.

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